Le Moi de manière synthétisée, peut être considéré comme la personnalité à laquelle je m’identifie mais comment s’est-elle édifiée ?
Dans la petite enfance, notre rapport au monde passe nécessairement par la perception de notre environnement, soit une certaine conscience de la réalité au travers de ce que l’on voit, entendons et ressentons. Puis rapidement, nous serons tentés d’apporter du sens à cette collecte d’informations surtout lorsque l’expérience vécue, génèrera une forte charge émotionnelle.
L’émotion est le premier langage que nous adoptons pour communiquer, une expression purement corporelle, spontanée et irrépressible. Les larmes sont la manifestation bien réelle de ma tristesse ou les éclats sonores de mes rire, ceux de ma joie en rapport à ma perception du moment.
Cette perception détient il est vrai, une part de certitude factuelle mais aussi et c’est là le plus important, une part de supposition, d’interprétation de notre mental égo. Cette partie de nous-même mise en place pour nous protéger et tenter de nous apporter des réponses. Inconsciemment il veille sur nous, sait ou croit savoir ce qui est bon pour nous.
Ce que nous pensons être, n’est autre que des suggestions de notre mental-égo qui interprète des faits, des situations que nous éprouvons dans la perception du moment. On peut alors comprendre que la réalité du Moi n’est en fait que la définition d'une réalité bien subjective, projetée par son mental-égo et ses croyances.
Ces croyances qui se sont imposées à notre conscience et à notre insu comme indiscutables et indispensables pour traverser l’existence. La personne que l’on devient est un masque que la conscience porte. L’égo est un leurre d’identification. L’égo en lui-même n’est pas le problème mais plutôt le fait de croire que notre personnalité se limite à ce dernier qui devient problématique.
Se déconditionner de la matrice de nos croyances est sans aucun doute, la démarche fondamentale à entamer. Se libérer de cette version de nous-même cloîtrée, séquestrée, claquemurée dans son système de pensées étriqué et ces chemins de vie le plus souvent remplis de châtiment, de tourment, de désolation et de grands vides.
Accepter de comprendre qu’il y a des conditionnements dans lesquels je me suis défini, dans lesquels je me suis identifié mais que je ne suis pas que cela.
Pour remettre en cause ses croyances, il faut s’écouter, être attentif à ses émotions, les accueillir. Sachez qu’elles ne sont pas la création du mental mais un langage direct de notre propre essence, de notre vraie nature, la plus profonde, la plus harmonieuse, la plus respectueuse de nous-même.
L’émotion qui exprime un refus est une alerte comme si quelque part, nous venions de briser une loi universelle en nous, comme si nous venions de franchir une ligne blanche.
Si vous restez sourd à ce signal alors le mental s’en chargera…
