Une première lecture définirait qu’aimer c'est éprouver de l’amour, de l'affection, une sympathie particulière envers quelqu’un ou quelque chose.
En ressentir un certain intérêt, une attirance suscitant un réel désir en soi de s’en rapprocher.
Dans une seconde lecture plus profonde et plus analytique le sens d’aimer sainement engloberait le fait de savoir donner de l’amour mais aussi par moment, savoir ne pas en donner, y mettre une certaine limite.
Un enfant ressentira l’amour de sa mère par sa présence, ses bras, ses câlins, son attention, son regard tout ce qu’elle lui donne mais elle saura aussi par amour poser des limites, frustrer, imposer des règles.
Si elle exige un couvre-feu à 21h30 pendant le rythme scolaire à son ado, c’est bien parce qu’elle sait combien cette période est capitale pour son devenir professionnel et malgré les contestations et le sentiment victimaire de ce dernier, elle restera intransigeante par amour.
Qui aime bien, châtie bien !
De la même façon, aimer comprend également le fait de savoir recevoir de l’amour mais aussi de savoir par moment, ne pas en recevoir.
Restons sur l’exemple de la relation d’amour mère/enfant. Lorsqu’il s’approchera d’elle pour seul souhait de la serrer contre lui, ses bras alors s’ouvriront spontanément, maternellement. Par contre si cette demande est conditionnée à un retour, un enjeu comme de pouvoir se coucher 1h plus tard, elle saura refuser ce câlin, bien entendu par amour et bienveillance envers sa progéniture.
L’édifice d’un amour sain, mature, adulte s’appuie sur ces 4 piliers. Si seule une facette sur les quatre évoquées se manifeste de manière exagérée, ceci sera le signe d’un déséquilibre de l’autonomie psychique.
Cet amour sera alors inconsciemment conditionné à un besoin soit de se sentir aimer, revaloriser, vivant, utile… Cet amour va servir en fait de médicament, de thérapie, de doudou, de faire-valoir, de béquille et va demander une grosse dépense d’énergie, de stratège, de sacrifice voire de dépendance.
La nécessité de mettre en conscience ce comportement unilatéral d’aimer sera le point de départ afin de retrouver une certaine autonomie psychique, seule garante de bien plus d’épanouissement, de sérénité, de respect et bienveillance envers soi.
